Le concept central de l’économie est l’attribution d’une valeur pour des biens et des services répondant aux besoins des membres d’une société et la mise en place d’un système de circulation de ces biens et services. Conclusion: chaque système économique se construit sur un système de valeur.
Le concept central de l’éducation est l’identification des besoins et des aspirations d’un individu et la mise en place d’un contexte d’apprentissage afin qu’il développe les moyens et les outils pour savoir y répondre de manière autonome dans la société dans laquelle il appartient. Conclusion: chaque système d’éducation se construit sur l’identification des besoins d’un individu et ses aspirations
Le concept central de la politique est la construction d’un modèle d’organisation social permettant la vie et l’épanouissement des individus dans une société. Conclusion: chaque système politique se construit sur une vision idéale de l’expérience humaine individuelle et collective.
Lorsque l’on regarde ces trois aspects centraux de l’expérience humaine: ses besoins de subsistance, l’acquisition de compétences pour développer autonomie et contribution sociale et enfin un idéal d’épanouissement individuel et collectif, il apparaît qu’une réflexion philosophique est non seulement nécessaire mais représente toujours le fondement d’une société.
C’est la vision philosophique de l’être humain comme individu et membre d’une société qui va construire tout le reste. Comment l’être humain est-il constitué? De quoi à t’il besoin et dans quelles proportions? Que représente son épanouissement? De la même façon qu’il existe des principes de nutrition d’un sol pour lui donner sa fertilité, de la même façon, il existe aussi des principes de nutrition pour répondre à l’ensemble des aspects et besoins de l’être humain.
Comment se fait-il que les économistes, les dirigeants du système éducatif et les politiciens ne nous parlent jamais de leur vision de l’être humain alors que c’est le fondement de toute organisation sociale?
Peut être tout simplement parce que nous sommes arrivés à un moment dans l’évolution de notre civilisation où une nouvelle étape est requise. Et cette nouvelle étape sera porté par ceux qui sont libres, libres de penser, de désirer autre chose et d’agir différemment d’autrefois.
N’entrons pas dans le jugement négatif de ceux qui portent tant bien que mal le système social aujourd’hui. Certains doivent s’en charger. Ceux qui peuvent en voir toutes les limites ont acquis une délicieuse liberté et c’est sur eux que les espoirs sont mis pour inventer la société de demain.
« On ne détruit pas une maison avant d’en avoir construit une autre ». Dans un groupe, certains sont des conservateurs, ils assurent la subsistance de tous avec un modèle de fonctionnement qui a donné des preuves depuis longtemps. Et d’autres sont des progressistes, ils voient toutes les choses qui sont à améliorer et à changer. Et si les deux pouvaient travailler ensemble?!
Dans les grands moments de transition civilisationnel, le système organisateur de la vie humaine est remis en question. C’est donc les fondements de la société et cela implique toujours une nouvelle vision de l’être humain. Cela entraîne aussi les plus grandes résistances au niveau de l’inconscient collectif. Qu’il est difficile de changer surtout quand il s’agit de changer les éléments les plus fondamentaux de notre existence!
Des parties en nous résistent, ont peur, doutent du bien fondé du changement. Tout cela est normal et entraîne aussi de multiples expressions dans la vie individuelle et collective. Un grand pas est fait lorsque ce processus est compris et accepté; lorsque nous reconnaissons en nous ces résistances, ces peurs, ces doutes du changement à venir. Nous l’avons tous vécu déjà dans notre vie individuelle pour des petits ou grands changements et en en devenant conscient pour cela qui nous concerne tous, une attitude de compréhension et de compassion pour les autres émergent.
Courage, confiance et compassion peuvent être des outils puissants pour nous aider dans ce passage (pas sage!) à faire:
-Courage de regarder nos peurs du changement,
-Confiance dans ce processus qui touche tous les humains et qui nous amène vers un nouveau paradigme d’existence basée sur une plus grande conscience de l’être humain, de ses besoins et de son épanouissement,
-Compassion envers soi-même et les autres à travers cette transformation exigeante qui parfois nous fait penser, désirer ou même faire des choses que l’on regrette ensuite. Ces forces instinctives sont en chacun de nous. Quel privilège pour ceux et celles qui ont appris qu’elles existent et comment apprendre à les dominer! Que cela puisse s’étendre à l’humanité.
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