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Photo du rédacteurCristallin Toullec

Les trois langues intérieures



Thank you Nicolas Mérel for relaying this so precious reflection of Christophe Clavé about language and its direct relationship with thinking that allows the mastery of our emotional states.


Language is an essential building block for the elaboration of thoughts giving rise to the self consciousness.


Words coming out of us, are like children of our beings. Hearing them, when they have been produced, allows us to improve our creative abilities at the level of thoughts.


If we dig deeper in reflecting upon the creative process, we will realize that thoughts forms come from an emotional impulse of love.


In the same way language is an essential building block for thoughts, love intents, emotional impulses are an essential framework for the desire to express through words and many other ways. Learning about those various emotional impulses within, and developing abilities to identify and orient, is the goal of psychology, the study of the language within.


If we dare to go even further, as audacious seekers of wisdom, we will realize that underlying this emotional impulses of love is the core impulse to live, to exist. At that level, the language that manifests is paths of action towards life or towards death. The field of study here is health.


As a summary we have a language of words for the mental plane, a language of emotional impulses for the emotional plane and a language of actions for the physical plane and different disciplines that support the development of these planes. We need them all to have a fully developed human experience.


Therefore let’s read and develop our language ! But also let’s listen to our inner emotional world and let’s choose the best paths of action for healthy living!



Christophe Clavé a dit un jour : « La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.

La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.

Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.

Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.

Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.

Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible.

Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans « 1984 » à Ray Bradbury dans « Fahrenheit 451 » qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots.

Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.

Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants : faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.

Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté. » #makemeread

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